9 erreurs à éviter lorsque vous créez votre micro-entreprise

19 Mai 2022

Marie.A

Créer sa micro entreprise a toujours le vent en poupe auprès des futurs entrepreneurs. Tout simplement parce que le statut présente plusieurs intérêts pour les porteurs de projet tels que :

  • simplifier significativement les démarches administratives, sociales et fiscales,
  • lancer facilement une activité afin de s’assurer qu’elle va fonctionner,
  • compléter leurs revenus lorsqu’ils sont salarié, étudiant ou retraité.
 

En revanche, au moment de la création de votre micro-entreprise, vous pouvez être confronté à un certain nombre de pièges courants. J’aurai bien aimé à l’époque être mieux informée pour en éviter quelques uns. C’est pour cela que j’ai voulu vous donner dans cet article les 9 erreurs qu’il vaut mieux ne pas commettre lorsque vous créez votre micro entreprise.

La création d'entreprise a connu une hausse de 4 % en 2020, avec une augmentation de 9 % pour les micro entrepreneurs
Etude Insee

1. Engager un prestataire pour créer sa micro-entreprise

En effet, les démarches administratives pour créer son auto-entreprise sont simplifiées au maximum. C’est tout l’intérêt de choisir ce statut en tant que porteur de projet.

Par conséquent, rémunérer un prestataire extérieur pour formaliser la création de votre société ne semble clairement pas indispensable. Quant aux accompagnements payants proposés par les différents centres de formalité des entreprises (CFE), ils demeurent, eux aussi, parfaitement facultatifs. 

Le centre de formalités des entreprises est votre interlocuteur dédié. Il varie selon la nature et le lieu d’exercice de votre activité. Vous voulez devenir artisan ? Votre CFE est celui de la Chambre de métiers et de l’Artisanat. Plutôt commerçant ?  Vous dépendrez de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de votre région. Vous souhaitez devenir freelance ? Le CFE pour les professions libérales est celui de l’Urssaf.

Même si votre CFE reste le garant de vos démarches, certaines formalités s’effectuent en ligne sur le site de l’Urssaf après la création de votre compte personnel : création de société, déclaration de chiffre d’affaires, téléchargement de vos attestations, etc.

D’autre part, l’ensemble des coûts inhérents au statut de micro entrepreneur sont clairement expliqués dans l’article de Bpifrance « Devenir micro entrepreneur : combien ça coûte ? ». 

Sachez aussi, que vous pouvez parfaitement cumuler votre activité en auto-entrepreneur avec une situation de salarié, étudiant, retraité ou demandeur d’emploi. 

Selon l’Insee, les micro-entreprises représentent en 2020 « plus de la moitié de toutes les entreprises créées : 63,8 % plus exactement ». 

2.Tarder à effectuer sa déclaration CFE

Autre erreur à ne pas commettre : oublier de renvoyer votre déclaration CFE (cotisations foncières des entreprises) auprès des services des impôts et cela, avant le 31 décembre de l’année de la création de votre micro-entreprise.

D’expérience, un micro entrepreneur qui commence son activité va avoir tendance à la mettre de côté. Sachez que, même si vous n’avez pas encore réalisé de chiffre d’affaires ou que vous travaillez à votre domicile, vous n’êtes pas exempté du paiement éventuel de votre taxe.

Les services du trésor public vous envoient par courrier, peu de temps après votre inscription sur le site de l’Urssaf, votre déclaration CFE. Traitez-la rapidement au risque de l’oublier! Cette dernière sera ensuite disponible, tous les ans au mois de novembre, sur votre espace personnel.

Des bonnes nouvelles ! En tant que micro-entreprise, vous êtes exonéré de la CFE la première année de votre activité. Par ailleurs, vous bénéficiez d’une réduction de moitié de votre base d’imposition la deuxième année d’activité. De plus, depuis 2019, selon l’article 97 de la loi des finances pour 2018, vous n’êtes pas soumis à la taxe si vous avez réalisé moins de 5000 € au cours de votre avant-dernière année d’imposition. 

3. Choisir au hasard la date de création de votre micro-entreprise

La plupart des micro entrepreneurs, lorsqu’ils complètent le document de déclaration d’activité (formulaire P0 CMB) optent pour une date de création de leur micro-entreprise sans trop y réfléchir. Et pourtant, choisir la bonne période est essentiel. En effet, certaines dates sont à privilégier par rapport à d’autres. Et pourquoi cela ? 

Imaginez que vous êtes en train de remplir votre déclaration d’activité pour devenir freelance en rédaction web. Vous notez une date de début d’activité de votre auto-entreprise le 15 septembre 2020 par exemple. Vous allez, dans ce cas, perdre une partie, non négligeable, de vos dégrèvements de taxes et d’impôts.

En effet, vous allez, tout d’abord, perdre 15 jours d’exonération de vos cotisations sociales auprès de l’Urssaf. De plus, les services du trésor public vont, de leur côté, considérer que votre première année d’activité démarre à cette date. Dès lors, vous ne serez pas exonéré de CFE sur 12 mois mais, seulement, sur 3/12 de mois.

En bref, pour bénéficier d’une exonération complète sur 12 mois, démarrez votre activité de préférence en début d’année. Cependant, préférez le 3 janvier 2021. Il faut savoir que l’administration fiscale ne remet pas les compteurs à zéro le 1er janvier, mais le 2 janvier. Vous risquez là encore de perdre de substantiels avantages.

4. Oublier de créer un compte professionnel pour gérer votre micro-entreprise

Souvent, les micro-entrepreneurs ne sont pas informés de la nécessité de créer leur compte professionnel sur le site des impôts. Ne vous y trompez pas ! même si vous réalisez un chiffre d’affaires à 0 €, il n’est pas certain que vous n’aurez rien à payer.

Votre compte professionnel est le point de liaison entre vous et le trésor public. Vous devez créer ce compte dans les semaines qui suivent votre déclaration d’activité. Obtenir votre dossier fiscal professionnel en ligne vous permettra, au même titre que votre dossier personnel, d’effectuer vos déclarations et payer vos impôts en ligne.

De plus, vous recevrez des notifications par email concernant vos exonérations ou vos paiements. Vous pourrez ainsi réaliser plus facilement un calendrier précis et éviterez, ainsi, de laisser passer des dates. Vous prendrez, de cette façon, de bonnes habitudes dans la gestion de votre micro-entreprise.

5. Se tromper entre activité principale et secondaire

Lorsque vous vous inscrivez en ligne comme micro-entrepreneur, vous répondez à un certain nombre de questions. L’une d’elle consiste à vous demander si votre activité sera exercée à titre principale ou secondaire.

Ce choix est important car il va se répercuter à la fois sur votre régime de santé obligatoire et sur votre régime de retraite. Vous êtes un étudiant ou un salarié et vous exercez votre activité de micro- entrepreneur uniquement le week-end ou quelques heures dans la semaine ? Celle-ci n’est pas considérée comme votre principale source de revenus. Vous devez, dans ce cas, la renseigner comme activité secondaire.

Par contre, si vous consacrez la majeure partie de votre temps à développer l’activité de votre micro-entreprise, il faudra l’envisager comme votre activité principale. Dans ce cas, vous intégrerez le régime de protection sociale des indépendants avec les charges qui s’y attachent.

Dans le cas d’une activité principale, votre taux de charges sociales sera variable selon que vous exercez une activité artisanale, commerciale ou que vous proposez des prestations de services.

6. Opter tout de suite pour le prélèvement libératoire

Au moment de votre inscription, vous choisissez si vous optez pour le prélèvement libératoire sur les revenus ou pas. Mais qu’est ce que c’est ? C’est une modalité qui offre la possibilité de payer vos impôts au moment du paiement de vos cotisations sociales. Un calcul est effectué lors de votre déclaration chaque mois ou chaque trimestre.

Faites bien vos calculs avant de décider. Son intérêt dépend de votre situation fiscale et de votre situation personnelle. Posez vous les bonnes questions :

  • Etes-vous soumis à l’impôt sur le revenu ou pas ?
  • Exercez-vous votre activité à titre secondaire ou principal ?
  • Etes-vous demandeur d’emploi ou salarié ?
  • Quel est votre revenu prévisionnel ?
 

A ce titre, pensez à effectuer un business plan et une étude de marché pour bien connaître votre contexte, être capable de vous projeter à moyen terme et trouver un financement. Par contre, si vous prévoyez de travailler en freelance, il ne paraît pas forcément indispensable de réaliser un business plan complet. 

L’option pour le prélèvement libératoire peut-être modifiée d’une année sur l’autre auprès de l’administration fiscale. En cas de doute, faites l’impasse pour le moment. Vous pourrez y souscrire dans quelques années.

7. Ne pas déclarer vos cotisations sociales à temps

Vous allez communiquer tous les mois ou tous les trimestres votre chiffre d’affaires facturé sur le site dédié aux micro-entrepreneurs de l’Urssaf. Notez que c’est au moment où vous remplissez votre document de création d’entreprise que vous choisissez l’option pour le versement mensuel ou trimestriel dans la partie Déclaration sociale.

Si vous êtes auto-entrepreneur et demandeur d’emploi, préférez plutôt la déclaration mensuelle (plutôt que trimestrielle). Vous pourrez ainsi transmettre votre déclaration de chiffre d’affaires à Pôle Emploi tous les mois au moment de votre actualisation ARE. Vous  recevrez, de ce fait, votre allocation actualisée plus rapidement.

Retenez que vous devez déclarer votre revenu même si celui-ci est nul (notez « 0 »).  En cas de retard ou d’omission, vous encourez une pénalité qui était de 52 € en 2020.

D’une manière générale, organisez-vous et réalisez un échéancier de vos appels à cotisations fiscales et sociales. N’attendez pas les notifications ou les relances des services administratifs qui peuvent arriver trop tard. Manager, c’est savoir anticiper ! Vous acquérez ainsi les bonnes habitudes de gestion nécessaires à un entrepreneur.

8. Ne pas demander l'ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprise)

Depuis le 1er janvier 2020,  les créateurs d’entreprises ne bénéficient plus automatiquement  de cette aide. Vous devez donc en effectuer la demande auprès de l’Urssaf après avoir vérifier que vous répondez bien aux critères d’éligibilité. 

Une fois ce contrôle effectué, vous envoyez le formulaire de demande d’ACRE dans les 45 jours qui suivent la création de votre entreprise. Disponible sur le site de l’Urssaf, il peut être complété en ligne et transmis par email ou par courrier. Vous avez aussi un certain nombre de documents à fournir pour justifier vos droits à cette aide. En cas d’acceptation, l’Urssaf  vous adresse par courrier une attestation d’exonération ACRE sous 1 mois à compter de la réception de votre demande.

Aujourd’hui, l’ACRE des micro entrepreneurs est harmonisée sur celle des autres statuts (SARL, SAS, entreprise individuelle classique, etc.). Vous bénéficiez d’un taux d’exonération de vos cotisations sociales de 50 % jusqu’à la fin du troisième trimestre civil suivant votre début d’activité. Ainsi, pour les professions libérales au titre de freelance par exemple, le taux de cotisation s’élève à 11 % au lieu de 22 %.

9. Créer son compte bancaire professionnel dans sa banque traditionnelle

En tant que micro-entrepreneur, vous avez quelques coûts annexes à prévoir comme l’ouverture d’un compte bancaire ou la souscription à une assurance professionnelle.

Sachez que l’administration impose aux entrepreneurs de posséder des comptes séparés. Et cela, uniquement, dans un souci de gestion plus saine de leur activité. Vous n’avez pas l’obligation légale d’ouvrir un compte bancaire professionnel pour votre activité de micro entrepreneur.

Vous pouvez parfaitement ouvrir un deuxième compte personnel dans votre banque traditionnelle. Attention, votre banquier risque de vous pousser à souscrire un compte professionnel beaucoup trop onéreux (350 à 450 € par an) et sur-dimensionné par rapport à votre besoin. 

Dans ce cas, ne donnez pas suite et privilégiez les néo-banques comme Shine ou Qonto. Ce sont des organismes dimensionnés pour votre activité. Par exemple, Shine propose un abonnement dédié au micro-entreprise, avec les assurances comprises, pour moins de 10 € par mois. Vous pouvez gérer toute votre activité entrepreneuriale depuis votre téléphone mobile : devis, facture, historique de compte, notifications de paiement etc.

Conclusion

Se décider pour le statut de micro entrepreneur présente comme principal avantage sa grande simplicité. Que ce soit sur le plan des démarches de déclaration d’activité, de la comptabilité très légère, de la fiscalité ou encore des charges sociales , tout est facilité au maximum !

Mais prenez le temps au préalable de bien vous renseigner auprès des organismes concernés : l’Urssaf, les impôts et éventuellement Pôle Emploi. En effet, si vous êtes demandeur d’emploi, vous pouvez cumuler ARE et activité d’auto-entrepreneur ! Ce sera le thème traité dans un prochain article.

Pour continuer à vous documenter sur les principes, les formalités, les modalités de déclaration et de paiement des charges fiscales et sociales, etc. , consultez dès à présent les fiches pratiques et le guide de l’autoentrepreneur de l’Urssaf

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